SITUATIONS QUI CONDUISENT A DES TEMPERATURES PLUS FAIBLES SOUS PLASTIQUE QU'A L'EXTERIEUR.
Ces problèmes expliquent le retard dans la diffusion de ces nouvelles techniques. Actuellement, l'agriculteur espagnol utilise presque exclusivement de simples toitures ou couvertures sans parois latérales, qui offrent moins de possibilités dans le réglage de l'ambiance, mais qui, par contre, n'ont pas à craindre ces inversions de température ni les excès d'humidité.
Dans diverses publications sur les serres en verre et surtout en plastique, on a observé de telles inversions, sans pouvoir les expliquer d'une façon totalement satisfaisante, ni proposer un procédé pour les corriger. (Geiger (1950), Renard (1956) Populer-Dehoy (1964), Aichelle (1965) et Mott (1960). Ce dernier auteur, à l'aide de radiomètres à résultat net et thermomètres installés dans des cabines météorologiques, a analysé les variations thermiques hivernales qui se présentent dans de petites enceintes en polyéthylène. Il a toujours trouvé des températures minima moindres à l'intérieur (moyenne de différence - 2,2° C).
Cependant, les radiomètres accusèrent une différence nette positive en faveur des enceintes, ce qui indiquait que l'enveloppe de polyéthylène offrait un certain degré de protection contre les pertes de chaleur.
ll en est arrivé à la conclusion que le plastique est incapable de retenir suffisamment de chaleur pendant la nuit et que cette enveloppe évite l'effet bienfaisant de la turbulence de l'air extérieur qui mélange constamment les couches près du sol, même par calme plat. L'air se refroidit à l'intérieur par perte de radiations et, probablement aussi, par conduction à travers le film.
Dans des ouvrages aussi détaillés que ceux de Waggoner (1958), en rapport avec les principes ou normes qui font loi dans la protection par enveloppes en films de plastique, il n'est pas fait mention de ces inversions de température, pas plus d'ailleurs que dans l'ouvrage de Spice (1959).
On a prêté moins d'attention au problème des fréquentes rosées intérieures, bien qu'on leur ait toujours accordé une influence considérable aux périodes d'humidité élevée, dans l'initiation et dispersion des plaies cryptogamiques.
L'étude de l'humidité intérieure d'une serre est, en soi, un problème plus difficile que celui de la température. Cotter et Walker (1966) ont réalisé de minutieuses explorations dans des serres en plastique à ce sujet, et ils sont arrivés à proposer des normes, en accord avec les situations microclimatiques, qui permettent de corriger les humidités adverses par une ventilation forcée ou un chauffage.
On en déduit qu'une serre en film plastique, dont un des buts est la protection contre les ge lées légères, devra être conçue en fonction du microclimat local, de façon à éviter ou corriger les fréquentes inversions thermiques nocturnes et les excès d'humidité qui habituellement se superposent. Pourvu de cette capacité de réglage, elle pourra offrir en plus d'autres bienfaits importants : gain thermique, considérable durant les jours d'hiver ensoleillés, protection contre le vent, amortissement des changements brusques de l'ambiance, isolement contre les masses envahisseuses d'air froid ou sec, possibilité d'application du chauffage de secours, contrôle plus adéquat des maladies cryptogamiques, etc.
DOI: 10.17660/ActaHortic.1968.9.8
https://doi.org/10.17660/ActaHortic.1968.9.8